La marche

Cet article n’a pas pour but d’analyser en détail la complexité de la marche, mais bien d’en dresser les éléments de compréhension utiles à la pratique d’Antalgym.
Analyse du pas :

Nous démarrons notre explication avec la jambe droite à l’arrière et la gauche devant.
Le début du pas se fait par une poussée sur la pointe du pied droit, par une contraction du mollet qui nous emmène en appui sur la jambe gauche, puis nous balançons notre jambe droite vers l’avant par un jeu de contraction des fléchisseurs de hanches, du quadriceps et des muscles de la loge antérieure de la jambe. Le pied droit arrive au sol par le talon et se déroule sur ses multiples articulations tandis que simultanément le pied gauche pousse sur sa pointe en décollant le talon du sol et nous prépare au pas suivant. Il est à noter que les bras se balancent à la marche, chacun avance en même temps que la jambe opposée. La colonne vertébrale reste sur la verticale, et la tête alignée sur celle-ci reste mobile. Les épaules et la respiration restent détendues.
Nous comprenons que la marche est un phénomène de propulsion, la dynamique principale se situant en dessous du bassin.
A contrario, chez la plupart d’entre nous, le mécanisme est tout à fait différent. Reprenons le début de la marche, jambe droite en arrière et jambe gauche devant.
Le début du pas se fait cette fois ci en penchant légèrement le haut du corps en avant, créant ainsi un déséquilibre qui va se rattraper en avançant le pied droit, sans doute de la même façon que dans le paragraphe précédent, sauf que le pied arrivera au sol sur la totalité de sa surface, empêchant ainsi l’effet d’amortissement du choc de l’arrivée du pied au sol.
Autrement dit, nous déplaçons notre centre de gravité vers l’avant, les jambes venant se placer sous celui-ci créant ainsi une autre dynamique de la marche. Nous ne sommes plus dans un phénomène de propulsion, mais de traction. Tout se passe comme si c’était la tête qui nous tirait en avant.
Cette façon de marcher plus économique au plan de l’énergie présente cependant des inconvénients :
- La tête prise dans son rôle de traction perd forcément de la mobilité dans ses différents mouvements. Nous nous isolons par la fixité du regard, de la perception de ce qui nous entoure. Nous sommes plus focalisés par l’objectif vers lequel nous allons que par notre environnement.
- On peut donc comprendre que faisant environ 5000 pas par jour ceci contribuera à une perturbation morphologique de notre colonne vertébrale : tête en avant, cyphose dorsale et également enroulement des épaules.
- De plus, cette façon de marcher en relatif déséquilibre permanent nous amènera plus facilement vers la chute si notre pied bute sur une aspérité, notamment chez les personnes âgées.
Evolution de la marche au fil de la vie :
A cette situation de déséquilibre provoquée lors de la marche par traction du haut du corps, il faut ajouter une autre source d’instabilité lors du passage du pas.
En effet, lors du passage du pas, nous nous retrouvons en appui sur un seul pied. Observez un adolescent marcher, il fera des pas de grande amplitude (environ 70 cm).
La première solution pour répondre à notre instabilité à la marche serait d’accélérer le pas et ainsi diminuer la durée de l’appui unipodal. Cette solution efficace et logique présente l’inconvénient d’une chute plus violente en cas de déséquilibre.
Nous préférons donc raccourcir la longueur du pas afin d’en réduire la durée d’instabilité unipodale.
L’autre solution est d’augmenter notre polygone de sustentation en ouvrant les pieds vers l’extérieur et en les écartant l’un de l’autre. Au final, certaines personnes âgées en arrivent à ne plus lever les pieds pour marcher et les font glisser au sol, (Cf. article équilibre)
De plus, le balancement des bras s’atténue avec le temps, voire disparaît et tout comme pour le funambule qui perdrait son balancier nous perdons en efficacité sur notre stabilité.

Que propose Antalgym :
Parmi la centaine d’exercices proposés, il en est un spécifique pour la marche. Cet exercice aura pour but de retrouver une marche à propulsion des jambes sur une bonne verticalité de la colonne vertébrale et sur une respiration détendue.
Retrouvez l’exercice ici…
René Adamski